En 2023, donc, j’ai préparé mon dossier à déposer à la mairie. Beaucoup de documents sont à fournir : justificatif de domicile, carte d’identité… et bien sûr, une copie intégrale de l’acte de naissance.
Le rendez-vous est pris. Chez moi, il est long à obtenir : mieux vaut arriver avec le bon dossier.
Le jour du rendez-vous approche et je suis inquiète : mon acte de naissance n’est toujours pas arrivé (sur service-public.fr, dans mon espace en ligne). Il faut dire que je suis née à l’étranger : c’est un service particulier, celui de Nantes, qui traite ma demande. Pourtant, je le connais bien ce service : je lui commande très régulièrement des actes, et la réponse arrive toujours en quelques jours.
Que se passe-t-il ?
Le jour J, je trépigne : rien. Je vais à mon rendez-vous un peu honteuse. Pensez-vous : une généalogiste qui n’a pas été capable d’obtenir son acte de naissance !
Finalement, l’acte arrive 30 minutes avant l’heure dite. Je souffle. Je ne l’imprime pas mais télécharge l’acte et l’envoie à l’agente devant moi. Impossible à ouvrir. Je retente. L’acte est corrompu. Je tente une capture d’écran. Erreur d’affichage. Je me consume sur ma chaise. La honte, je vous dis !
Je finis par passer de l’autre côté du comptoir, et par me connecter directement à service-public.fr. Ça marche enfin, après 15 bonnes minutes de tractations pour l’acte de Madame la généalogiste. J’ai bien cru que je n’aurais pas le droit de me marier… ni d’exercer, si ça se trouve. Allons, on se détend.
Les mois passent et le mariage arrive enfin. Me croyez-vous si je vous dis que j’étais heureuse, aussi, de signer mon premier acte d’état civil ?
Le mariage est prononcé. Joie et bonheur. Je me tourne vers le registre… et là, que vous dire ? J’ai paniqué. La main tremblait. Ma signature ? Une patte de mouche infâme au milieu de ces doux mots.
Fallait-il absolument que je me marie pour être une bonne généalogiste, plus fine connaisseuse des réalités biographiques cachées derrière les documents officiels ? Peut-être. Ce que je sais en revanche, c’est que désormais, je regarderai les actes de mariage (et leurs signatures) avec un peu de circonspection ; du rire, bien sûr — et beaucoup d’émotion.