Écoliers… et écolières

#ChallengeAZ | E comme Écolières

Si je vous dis petit écolier, à quoi vous pensez ? Non, pas les biscuits… Vous imaginez sans doute un petit garçon en culotte courte, chemise boutonnée, longues chaussettes et galoches, peut-être une blouse, un béret ? Cartable, pupitre, plume et ardoise complètent le tableau. Tantôt studieux, tantôt farceur, l’écolier d’autrefois, du moins ce qu’il représente, alimente nos imaginaires depuis deux siècles. Le cancre, affublé d’un bonnet d’âne, est aussi devenu aujourd’hui une image d’Épinal.

Mais qu’en est-il de la petite écolière ?

Si l’on pense d’abord aux petits garçons, c’est que les filles ont longtemps été exclues puis délaissées de l’école. Les écoles manquent, d’abord : alors que les communes de plus de 500 habitants sont tenues d’entretenir une école primaire de garçons et un instituteur dès 1833, ce n’est qu’en 1867 qu’on exige de même pour les écoles de filles. 34 ans ! Il faut aussi attendre 1880 pour qu’un enseignement secondaire pour les jeunes filles soit créé, et 1924 pour qu’elles accèdent au baccalauréat — et donc à l’enseignement supérieur. Un petit siècle nous sépare de cette innovation.

Malgré ces avancées, les programmes restent longtemps différents de ceux des garçons : il s’agit de former de futures épouses et ménagères à travers des travaux d’aiguille, des cours d’hygiène, de cuisine et de morale. L’épreuve facultative d’éducation ménagère n’est supprimée du baccalauréat qu’en… 1984 ! Si les sciences ou la littérature sont enseignés, ce n’est que pour faire de la jeune femme une future maman apte à éduquer ses garçons. La gymnastique, peu à peu intégrée aux enseignements, reste « douce » et doit permettre des mouvements gracieux.

Bref, les femmes ont bénéficié d’une éducation différenciée — et pour comprendre nos aïeules, il est essentiel d’explorer leur propre parcours éducatif.

Les sources des photos sont accessibles en cliquant sur chaque image.

Pour aller plus loin :

  • Sonia Huard, “L’histoire de l’éducation des femmes. Le regard de trois acteurs de l’École républicaine”, blog de Gallica, 2022 [en ligne]
  • “L’étudiante, nouvelle figure européenne” dans Juliette Rennes, Femmes en métiers d’hommes. Cartes postales 1890-1930, Bleu autour, 2013, pp. 14-15

Dites-moi ce que vous en pensez.
Et découvrez l’avis des autres.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires dans le texte
Afficher tous les commentaires

On continue à lire ?

Un groupe de marins s'amuse. Photo ancienne.
Pensées

Découvrir, oui, mais découvrir comment ?

Depuis quelques semaines, les astres s’alignent : tout me parle d’un mot : la découverte. Un lieu, un secret de famille, une formule, une personne : le monde s’ouvre, l’objet est neuf, et les réponses, souvent, charrient avec elles un lot impressionnant de questions. Sauf que voilà, la découverte n’est pas un événement pour toustes : elle n’existe que dans l’œil de celui qui ne savait pas.

Les archives de Sélestat, dans les magasins.
Pensées

Les archives non communicables, entre frustration, conservation et pudeur

J’ai enfin trouvé la référence de l’archive qui me permettra d’en savoir plus sur mes ancêtres ! A un détail près : le document est « non communicable ». Si près du but ! Mais pourquoi refuse-t-on de me laisser consulter ce précieux sésame ? Et y a-t-il des recours, des dérogations ?

Gravure d'un étudiant en biologie
Pensées

Tout comprendre sur les matchs ADN

Chaque année, des millions de personnes à travers le monde réalisent des tests ADN pour explorer leur histoire. Au-delà des origines ethniques, ils permettent de découvrir des parentés biologiques, mais aussi d’en savoir plus sur nos ancêtres à la filiation inconnue grâce aux matchs ADN.

Gravure montrant l'Abbé de l'Epée enseignant les Signes Méthodiques à un enfant sourd. L'enfant fait le signe montré par son maître.
Histoires

Les personnes sourdes, archives d’une éducation entravée

Les personnes sourdes n’ont pas toujours eu leur mot à dire dans le choix de leur enseignement. Pire : pendant plus d’un siècle, en France, l’apprentissage de la LSF a été banni. Visite des archives de l’Institut National des Jeunes Sourds de Paris.